Événement 17 - 29 mai 2011 - Buffalo Marathon - 42.2 km - 4:57:40 (7:03 min/km)

Tout d'abord, pourquoi le marathon de Buffalo? La raison est quelque peu banale: je voulais faire un marathon à la fin mai, et après avoir fait un peu de recherche j'avais le choix entre Buffalo et Ottawa. Je dois avouer que je mourrais d'envie de refaire Ottawa, puisque beaucoup de coéquipiers Team in Training y étaient inscrits et que c'est un beau marathon... mais ce que j'aime par-dessus tout, c'est d'essayer de nouvelles courses -- et c'est une belle occasion de voyager. J'aurai de toute façon certainement l'occasion de refaire Ottawa!

Nous (Cinzia et moi) partons donc pour une belle fin de semaine à Buffalo, sur des routes qui m'étaient inconnus (la I-81 et I-90). Nous passons par 1000 Islands (jolies ces îles!) et faisons un beau voyage, bien qu'un peu pluvieux par endroit. Tout le monde m'assure que Buffalo est une ville « plate », elle a la réputation de n'avoir que quelques équipes de sports et pas grande chose d'autre. On verra bien.

Notre hôtel est dans Cheektowaga, une ville qui peut être considérée comme un quartier de Buffalo. Il y a plein de magasins et de centres d'achats dans ce coin, rien qui ne semble trop ennuyant. Nous essayons le restaurant mexicain Cinco de Mayo, qui fut absolument délicieux. Je ne devrais pas trop essayer de nouvelles choses juste avant un marathon, mais j'en suis pas à mon premier et je n'ai jamais eu de troubles digestifs alors j'en profite...

Le samedi nous allons à l'expo marathon qui se situe à Buffalo (centre-ville). Nous voyons le HSBC Arena ainsi que le Buffalo City Hall, ce dernier étant assez impressionnant. Nous apercevons un kiosque Team in Training à l'expo (go team!), et Cinzia en profite pour acheter une paire de souliers Asics à 80$ (qui lui aurait normalement coûté 160$ à Montréal). Je m'aperçois de plus en plus à quel point on se fait arnaquer sur les prix au Canada, autant sur l'équipement que pour les restos, surtout quand on pense à la force de notre dollar... mais bon, j'en profite pour la fin de semaine!

Nous passons la journée à Niagara Falls qui se situe à une vingtaine de minutes de là, c'est ma première visite du côté américain... nous pouvons apercevoir l'hôtel dans lequel nous nous sommes fiancés! C'est toujours très beau là-bas, nous marchons par contre un peu trop considérant ma course du lendemain, mais nous revenons au souper de pâtes par la suite et la soirée est relaxe.

Dimanche matin nous partons à 5h45 de l'hôtel, la course commence à 7h00. Il fait autour de 15°C, on annonce une journée très chaude (> 27°C) et sans pluie... une chance qu'on commence tôt! Nous apercevons quelques athlètes élites, ils sont toujours impressionnants à voir. Cinzia ne participe pas à cette course, elle me verra donc à quelques reprises sur le parcours et m'attendra à la ligne d'arrivée. À 10 minutes du départ je pars ma montre Garmin pour lire: Low batteries. Et merde! Je courrai donc sans montre, c'est peut-être mieux ainsi de toute façon puisque je ne serai pas tenté de corriger mon rythme...

Le départ est finalement donné, après 50 secondes je traverse la ligne de départ et m'élance. Nous sommes près 5,000 coureurs à participer au demi-marathon, marathon à relais ainsi qu'au marathon. Le demi-marathon contient au moins trois ou quatre fois plus de coureurs que le marathon, et c'est la première fois que je vois un événement où toutes les distances se font en même temps sur le même parcours. Nous courrons donc ensemble pendant près de 21 km, puis ceux complétant la distance de 42.2 km continueront pour un 21 km supplémentaire vers le nord.

Le début de la course est au centre-ville, nous voyons les différents édifices de la ville. En population Buffalo est environ trois fois plus petite que Montréal, mais il y a tout de même plusieurs beaux édifices. Nous pouvons apercevoir régulièrement des statues ou images de buffles/bisons un peu partout dans la ville.

Après à peine un kilomètre de course le soleil fait son apparition et on sent que la journée ne tardera pas à être chaude. D'ailleurs j'étais supposé mettre de la crème solaire avant mon départ mais j'ai oublié, j'aurais dû écouter Cinzia qui m'avait dit de la mettre un peu plus tôt... leçon de vie: il faut écouter sa femme!!

Normalement je bois de l'eau plus fréquemment, mais la première station d'eau à Buffalo est après 3 milles (5 km)... un peu loin à mon goût, mais les prochaines seront à chaque 2 milles. Nous passons devant la marina, ce n'est pas le vieux port de Montréal mais c'est tout de même beau et bien agréable. Les chemins et sentiers sont parfois un peu étroits par contre, nous devons ralentir un peu car nous sommes beaucoup de coureurs.

Nous continuons près du centre-ville et c'est là que nous atteindrons la moitié du parcours, 13.1 milles. La foule de coureurs deviendra alors beaucoup moins dense puisque la majorité des athlètes présents auront atteint leur destination. Je dois admettre que je les envie un peu, mais je suis encore fort et le reste devrait bien se dérouler. C'est la 6e fois que j'essaie de franchir la barre des 4 heures lors d'un marathon, et j'entends bien réussir cette fois-ci.

Autour du 16e mille nous atteignons Delaware Park, c'est agréable de voir un peu de nature lors d'une course. Il fait maintenant très chaud, définitivement bien au-dessus de 20°C avec le soleil qui plombe et ce sans compté l'humidité. J'ai aperçu au moins 3 coureurs par terre sur le côté du parcours (avec des gens autours)... je dois dire qu'il y a peu de stations de premiers soins. Heureusement, beaucoup de spectateurs sortent leur boyau d'arrosage pour nous rafraîchir lorsqu'on passe, ça fait vraiment du bien! Il y a d'ailleurs quand même beaucoup de spectateurs présents, c'est une belle ambiance.

J'ignore complètement quel est mon rythme sans ma montre et sans indicateur de temps, mais je suis quelque peu essoufflé et j'ai chaud. J'ai besoin de faire une petite pause pipi, alors comme la plupart des gars je décide simplement d'arrêter derrière un arbre. J'arrête de façon très abrupte sans ralentir le pas, et je fais ce que j'ai à faire. Mon coeur bat rapidement à cause de l'effort de la course et de l'arrêt soudain, la chaleur est très présente, lorsque j'urine je me sens soudainement très étourdi; je décide de m'assoir car je ne me sens pas très bien. Puis je ne comprends plus trop ce qui se passe, je ne vois plus rien et je perds toute notion du temps et de l'espace. Je sens ma tête rouler par terre pendant un moment. Je me réveille la tête dans l'herbe, je reprends tranquillement mes esprits... je réalise que je viens de faire une chute de pression.

À mes amis coureurs qui me liront: pas besoin de trop s'alerter, ce n'est pas chose fréquente dans les marathons! En fait dans mon cas, ce n'est pas vraiment relié à la course... j'ai déjà fait 5-6 chutes de pression par le passé, souvent en urinant. J'ai un petit souffle au coeur et possiblement des problèmes légers d'hypotension. Bref, l'addition de ma condition existante, de la chaleur, de l'effort, de la baisse de pression en urinant, et probablement de la déshydratation (je crois que je ne buvais pas assez)... le tout a contribué à ce qui s'est passé.

Je me relève, j'ignore combien de temps j'ai passé là mais il n'y a personne à mes côtés. Je retourne dans la course, et j'aperçois non loin des gens qui étaient autour de moi lorsque je courrais; ça me rassure, ça veut dire que je suis resté par terre tout au plus quelques secondes. Je décide de marcher pendant plusieurs minutes afin de m'assurer que tout va bien. C'est assez difficile pour le moral, mais je laisse tomber tout objectif de temps pour des raisons évidentes.

Après quelques minutes je semble être correct, il me reste des forces, je décide donc de recommencer à courir... une vingtaine de secondes tout au plus, des crampes viennent rapidement s'emparer de mes jambes. Ouch! Ma pause a été trop longue et j'ignore quel effet a eu la chute de pression sur mon corps, mais impossible de courir. Il est par contre tout à fait hors de question que je parte sans terminer ce marathon et repartir avec ma médaille, j'ai déjà connu l'expérience une fois et je ne veux pas la répéter. Je décide donc de marcher la quinzaine de kilomètres restants.

Nous revenons tranquillement vers le centre-ville, nous sommes dans des rues résidentielles où il n'y a pas vraiment rien d'intéressant à voir. Sur les derniers kilomètres d'un marathon, de plus en plus de participants prennent des pauses de marche et tout le monde semble épuisé, surtout avec la chaleur ambiante. La marche sera assez pénible pour moi, j'aurai très mal derrière les jambes et je devrai même prendre des pauses pour m'étirer. Les milles sont très longs, je m'ennuierai des marqueurs de kilomètres. J'essayerai de recommencer à courir à quelques reprises, mais rien à faire mon corps ne veut vraiment rien savoir.

Au 25e mille il y a une station de bière au lieu d'eau... mais ça ne m'intéresse pas du tout à ce point-ci (et ce malgré le bénévole qui ne cesse d'insister!). Je continue jusqu'au 26e mille, auquel moment je réussis à courir le petit 0.2 mille qu'il me reste pour franchir la ligne d'arrivée. Je suis surpris de constater que je termine tout de même la course en bas de 5 heures, je ne croyais pas marcher assez rapidement pour le faire. Je me serai définitivement ennuyé de ma montre pendant la course, surtout vers la fin! Je retrouve mon épouse qui m'aura attendu pendant très longtemps à la ligne d'arrivée, je reçois ma médaille (avec une gravure de bison dessus), je prends un petit goûter plutôt modeste et je reviens à l'hôtel.

Le soir de l'événement je profite du moment tant attendu: manger des ailes de poulet Buffalo!! Nous allons chez Duff's Famous Wings (qui, selon des gens locaux, offre de meilleures ailes que Anchor Bar) pour manger des ÉNORMES ailes de poulet, qui sont probablement les meilleures et les plus grosses que j'ai jamais mangées. Je n'aurai pas osé essayer les sauces « suicidal » et « death », mais les sauces BBQ et Medium étaient très bonnes!

J'aurai bien aimé ma fin de semaine à Buffalo malgré les événements. La ville même n'est en effet pas la plus excitante au monde, mais c'est tout de même agréable à visiter (il y a énormément de grill bars et de restaurants sportifs à essayer, avis aux amateurs de viande!). Je doute toutefois y revenir dans le futur. Le parcours du marathon n'est pas très excitant non plus, mais pour mon 7e marathon j'aurai encore appris beaucoup de choses. Je récupérerai d'ailleurs très rapidement de cette course. Je pense maintenant travailler à améliorer mon temps au demi-marathon, je verrai bien ce que l'été me réserve. Pour l'instant j'ai très hâte à la course Ultimate XC du Mont Tremblant, une course en sentier dans 3 semaines!

Fait cocasse, j'aurai perdu ma puce électronique qui est supposée calculer mon temps car je ne l'ai pas bien attachée (en fait leurs instructions n'était pas très bonnes!). Je pensais donc ne pas recevoir de temps officiel, mais quelle fut ma surprise de constater, une fois revenu à la maison, que j'ai reçu un temps officiel de 6h07h27! Étrange, comme si quelqu'un avait ramassé ma puce et avait traversé la ligne d'arrivée avec!

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